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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 10:20

c'était hier, le 21 juin 2014

Je m'étais dit "tu dois faire un challenge, Loizo, tu dois le faire"

Je l'ai fait.

Prunelle Demézieu, une fois de plus était sceptique et comment dire, inquiète. Elle sait qu'il m'arrive d'être têtue. Elle me sentait déterminée. Elle réussit à changer l'horaire que je m'étais imparti. Elle prétexte une "grôce" faim. 

Prunelle Demézieu est adorable. Elle m'invite. Dans un petit restaurant Turc et Bio. Sur le trottoir. Ainsi avons-nous pu voir les familles déambuler. Je pensais "tous ces enfants qui passent et moi qui me régale, quand j'aurais terminé ils se seront tous couchés !" Mais je n'en montre rien. Tant mieux. Prunelle Demézieu est adorable. Cadeaux pour son Gémeaux préféré. Merci Prunelle. Pour l'instant. Car chacun le sait, rien n'est à jamais. Youpie !!!!

 

Nous nous levons et peu à peu nous nous rapprochons du lieu. Une rue du vieux Rennes un peu à l'écart, quelle chance, de tout le brouhaha, tintamarre, boucan qui s'apprête à naître. Peu de monde encore, mais tapis rouge et sur le tapis rouge, un piano noir et droit. Un jeune homme joue. Du doigté, de la sensibilité, une fine virtuosité. Il quitte le tabouret. Prunelle Demézieu me regarde en souriant. Challenge ou pas ? Il y a peu de temps que je me suis remise au clavier et il n'est que numérique. Tant pis c'est la Fête de la Musique et n'y aurait-il qu'un joueur de pipeau à donner envie de faire du pipeau, je m'y mets. Gros répertoire : l'air de la scène 5 du Financier et du Savetier. Quelques personnes s'arrêtent. Je l'avoue, je dérape un peu. L'émotion. Je reprends. Quelques autres personnes s'arrêtent. Je sens que bientôt on s'agglutinera. Hi hi. Je change et joue "Le Fiacre... allait trottinant Cahin caha hue dia hop là". J'aperçois -oui oui je sais jouer en levant la tête du clavier- quelques lèvres qui fredonnent. Hum hum intéressant. Mieux encore, mes meilleures victimes s'approchent. Des enfants.

 

 

Je me lance et joue une de mes créations "Bébé Panda a une faim de Loup", refrain, reprise, l'ambiance est donnée. Du coup je parle de Boudchou, mon nouveau petit héros, qui veut se réveiller quand BB ne veut pas. Le public un peu plus nombreux désormais se met à chanter comme les enfants "Frères Jacques" et comme les parents des enfants l'entament en canon, je divise la foule en trois et par conséquent canon rue du Griffon puisque la foule se prête au jeu et rire sur les lèvres de tous. Ô surprise, un ami conteur apparaît que je n'ai pas vu depuis longtemps. Pont-péan, Brocéliande.. arrêtons sinon on conte sur le thème de la musique. 

Ben voilà j'ai challengé. Et paraît-il, Prunelle Demézieu me l'a dit, on m'a applaudie. 

Parmi les enfants, quelques uns tâtent du piano. Je veux les enjoindre à me remplacer. Mais un pianiste qui n'a rien su lire de leur désir prend la place, pour le plus grand plaisir des oreilles il est vrai : airs inconnus et connus, sensibilité, maîtrise, délicatesse, enchaînements subtils...  Plaisir. Rue du Griffon le rendez-vous était celui du plaisir simple loin des baffles et des "musiques" mais pourquoi pas. Il faut de tout pour plaire au monde. J'en pince le 21 juin, pour la Rue du Griffon.

Par la suite, nous avons déambulé. Quelques voix s'essayaient a capella dans le renfoncement d'une porte cochère. Quel dommage. Impossible d'entendre un son si nous n'étions pas sous leurs nez. Et nous n'y étions pas. Photo devant la cathédrale. DJ un peu avant Aye Mexico ! le restau où s'arrêter. J'ai les oreilles qui bourdonnent à mort. A mon humble avis elles ne pourront bientôt plus me servir, moi qui en ai tant besoin. Ce qui m'étonne c'est qu'on puisse écouter une telle musique debout sans bouger. Mes pieds m'interpellent mais je suis devenue tout de même trop vieille, on dira ce qu'on voudra. C'est ce que je pense. Nous remontons la place des lices. Noire de monde et de petits cercles d'amis qui "soupent" ici et là. Dès lors c'est une suite de contacts téléphoniques, de rendez-vous pris ici, oui on y sera, on bougera pas, mais le temps fait qu'on bouge qu'on n'y est plus, mince on vous attend de nouveau. Rien ne fonctionne mais c'est marrant. Nous finissons par nous retrouver, 7, comme dans les contes, prises entre DJ et Djumbé et déambulations dans les deux sens par le public, canette en main : la terrasse du café devient infernalement imbuvable. Nous décidons de reprendre le bus. Devant l'abri bus, les humains montent et descendent la rue, se croisant sans se voir. On dirait des protagonistes extrait de Walking Dead. 

Donc, beaucoup beaucoup de monde pour une grande messe du bruit, de la boisson, de la déambulation et finalement très peu de musiciens. Très peu d'instruments.

D'accord, il y avait le mouvement des précaires et intermittents. 

Je ramène ma fraise, puisque nous sommes en juin. 

A propos de ce faux mariage entre deux ministres à l'actualité plutôt chaude ces temps-ci. Visiblement la salle des illustres a été envahie par des intermittents, chômeurs, précaires ou chômeurs précaires intermittents, ou précaires, intermittents, chômeurs. Je rompt l'ordre volontairement. Un des participants, mégaphone en main, regrette que la police ne soit pas présente, ne vienne pas. Je me dis que notre nouvelle maire fait preuve d'une absence dommageable. Un petit peu de mépris, à l'encontre de ce sujet d'importance, il est vrai, n'est pourtant pas bienvenu. Qui sont-ils ceux qui s'agitent sur le balcon : ni roi, ni reine, ni personnes influentes. Ce billet n'est que le témoignage de quelqu'un qui est en entier dans le sujet et depuis de nombreuses années. Et qui pense que côté Fête de la Musique personne ne devrait être rémunéré. Rien ne devrait être "professionnel" Parfois même je me demande si le mot professionnel ne deviendrait pas une insulte face aux nombreux "mais vous prenez trop cher" 

Pour revenir au propos du billet, une soirée à changer le slogan, à lui substituer  "Faites de la musique !" sous entendu "lancez-vous !"

N'est-ce pas, Alexia, vous qui vous êtes installée sur le tabouret de la rue du Griffon et vouliez renoncer parce qu'il vous arrivait de "fausse-noter". Je ne dirai jamais assez combien c'est facile pour un artiste "parfait" d'inviter le public à faire comme lui. Lui, il a la connaissance du trac et surtout sa maîtrise. Le public, pas forcément. Point final.

A l'année prochaine ?

http://instagram/neenouche

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